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L'actualité des institutions internationales
oms - la santé face au changement climatique en europe
Publié le 23 mai 2008
L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a instamment interpellé l’Union Européenne et les pays européens pour qu’ils prennent rapidement les mesures qui s’imposent pour atténuer les effets du changement climatique sur la santé des citoyens européens. La question était au centre des discussions lors de la réunion qui s’est tenue à Bruxelles le 7 avril 2008 entre les représentants de la Commission européenne et la Présidence slovène de l’UE. Si les mesures nécessaires sont prises rapidement, il est possible que l’on évite un retour à l’état de santé du 19e siècle.
On parle beaucoup de l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des vagues de chaleur. On estime que pour chaque degré supplémentaire, le taux de mortalité augmente de 1 à 4%. Plus de 70 000 décès ont été déplorés dans douze pays européens après la canicule de l’été 2003. Une augmentation globale de la température de 3°C se traduirait par 86 000 morts supplémentaires chaque année entre 2071 et 2100. Les personnes âgées sont les personnes pour qui le risque de mourir d’un coup de chaleur et de problèmes cardiovasculaires, respiratoires, rénaux et métaboliques est le plus élevé. Des mesures préventives (limitation de l’exposition à la chaleur, système d’alerte précoce, conseil et assistance des personnes âgées) peuvent être mises en place pour réduire les effets des hausses de température.
Les vagues de froid et les hivers froids demeurent une source d’inquiétude en Europe et en Asie Centrale, car elles provoquent une hausse de 5 à 30% de la mortalité hivernale. L’utilisation des énergies fossiles est à l’origine de la mort de 13 000 enfants dans les pays européens chaque année. L’OMS pense que cette mortalité due au froid ou aux systèmes de chauffage défectueux ne fera qu’augmenter chez les ménages les plus pauvres. Ces mêmes ménages (notamment dans la zone méditerranéenne, en Europe du Sud-est et en Asie Centrale) seront victimes de malnutrition. L’augmentation des températures va également favoriser le développement de bactéries dans la nourriture. En effet, les infections de salmonelle augmentent de 5 à 10% pour chaque degré hebdomadaire en plus dès que la température ambiante dépasse les 5°C.
L’apparition du virus du chikungunya en Italie en 2007 ne constitue pas un épiphénomène mais le signe avant-coureur du retour de la fièvre des marais et de la malaria dont des cas ont déjà été diagnostiqués dans six pays (Azerbaïdjan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turquie et Ouzbékistan). Surveiller les régions humides et mettre en place des systèmes d’alerte et de traitement précoces devrait contenir la progression de la malaria en Europe. Cependant, la maladie de Lyme portée par les tiques s’étend de plus en plus et la leishmaniose progresse vers le Nord.
Les pénuries d’eau pourraient toucher entre 16 et 44 millions de personnes en Europe du Sud et en Asie Centrale d’ici 2080. Même dans les régions où il y a suffisamment d’eau, elle peut être de mauvaise qualité : en Asie centrale, près de 13 000 enfants meurent chaque année des suites de la diarrhée. La pollution de l’air augmente également : l’ozone est à l’origine de 20 000 morts prématurées chaque année en Europe et les émissions de particules réduisent en moyenne l’espérance de vie de huit mois en Europe.