Un ONDAM en trompe l’œil

La FHF déplore une fois de plus l’attitude des pouvoirs publics qui refusent de prendre en compte l’évidence des faits. Alors que l’augmentation mécanique des besoins des établissements - en raison des mesures salariales décidées par l’Etat et de l’incidence des médicaments innovants - est de 4%, la progression de l’ONDAM hospitalier a été fixée à 3,2%.

Ceci entraînera une forte augmentation du déficit des établissements hospitaliers, qu’il ne sera plus possible de camoufler par des reprises sur provisions. L’apparente maîtrise des comptes trahit ainsi un transfert de charges vers les générations futures, et une inquiétante fuite en avant.

Le passage à une tarification à l’activité à 100%, s’il est sur le principe de nature à clarifier les perspectives budgétaires, ne pourra produire les effets espérés que si les pouvoirs publics traitent de manière équitable le secteur public et le secteur lucratif, rompant avec les pratiques que vient de dénoncer la Cour des Comptes, relevant l’absence de transparence de la régulation de la T2A ainsi que des transferts indus de crédits de l’hôpital public vers les cliniques commerciales.

La FHF constate enfin que l’augmentation de l’ONDAM médico-social, si elle reste plus favorable, ne permettra pas de respecter les engagements du plan solidarité grand âge engagé par le précédent gouvernement, ce qui est paradoxal au regard du chantier présidentiel relatif à la maladie d’Alzheimer. Ceci étant, la FHF tient à saluer l'annonce d'un nouveau plan d'aide à l'investissement de 250 millions d'euros en 2008 pour les maisons de retraite, mobilisable pour des opérations de rénovation mais aussi pour des créations d'établissements.

Elle souhaite donc une réelle rupture pour sortir le financement de l’hôpital de l’impasse dans laquelle il se trouve, et pour redéfinir les conditions de mise en œuvre d’un mode de financement à l’activité qui soit à la fois juste et efficace.