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Communiqués de presse

Télémédecine Réunion-Mayotte : mieux intervenir à l’égard des évacuations sanitaires et renforcer l’accessibilité aux soins et aux avis spécialisés

Le CHU de La Réunion, établissement de recours en raison du développement de son offre de soins en surspécialités,  accueille des patients venant de territoires ou pays de l’Océan Indien : Mayotte, l’archipel des Comores, l’ile Maurice, Madagascar. Cette dimension de recours régional qui s’intensifie constitue une des missions d’intérêt général et de santé publique que le CHU de La Réunion  doit  garantir aux populations de la zone.

Les départements de La Réunion et de Mayotte font l’objet d’enjeux spécifiques qui mobilisent les politiques publiques et deux paramètres expriment tout particulièrement la situation de Mayotte, les indicateurs démographiques d’une part et la sous-dotation de l’offre de soins d’autre part.

Ainsi, Le CH de Mayotte (CHM) a comptabilisé en 2015 9000 naissances et  10 500 naissances  sont attendues en 2016.

La densité des médecins à Mayotte est 3 fois inférieure à celle observée à La Réunion. Les médecins généralistes libéraux sont 10 fois nombreux qu’en métropole et la majorité des 21 médecins généralistes est installée à Mamoudzou. Les médecins spécialistes sont également peu représentés, 45 spécialistes pour 100 000 habitants contre 176 en métropole.

Le recours à l’offre de soins de la Réunion est donc inéluctable, engendrant une augmentation significative chaque année des évacuations sanitaires des patients vers La Réunion : 934 en 2015 - dont 636 vers le CHU - contre 554 en 2013 et une durée de séjour à l’hôpital  en moyenne 3 fois supérieure à celle des autres patients.

Ces enjeux ont nécessité des innovations en termes d’organisation pour  diversifier et renforcer l’offre de soins à Mayotte, améliorer l’organisation des évacuations sanitaires, organiser l’accès aux avis spécialisés et aux examens complémentaires et soutenir la formation des personnels du CHM.

La convention cadre de partenariat signée en 2013 entre le CHU de la Réunion et le CHM contribue à renforcer la dynamique des missions médicales[1] et stimule la mobilisation des équipes médicales du CHU dans les spécialités[2]  à promouvoir et à structurer ou  non encore représentées à Mayotte.

L’un des points forts de ce partenariat est le déploiement de postes d’assistants médicaux partagés entre le CHU et le CHM. Ce dispositif performant et en constante évolution est soutenu par un financement du Ministère de la Santé et de l’ARS OI. Le nombre de postes d’assistants médicaux partagés est passé de 3 en 2013 à 13 en 2016 grâce à l’engagement des deux hôpitaux et au soutien de l’ARS et du Ministère de la santé.

 

La Télémédecine, en tant qu’organisation médicale innovante au bénéfice de personnes identifiées comme ayant des difficultés d’accès aux soins, trouve toute sa pertinence dans un contexte insulaire et/ou enclavé tant à La Réunion qu’à Mayotte. La Télémédecine constitue par ailleurs un véritable outil d’aide à la structuration du projet médical partagé en cours de construction dans le cadre du Groupement Hospitalier de Territoire Océan indien (GHT OI) regroupant le CHU de la Réunion (établissement support), le Groupe Hospitalier Est Réunion, le Centre Hospitalier Gabriel Martin, l’Etablissement Public de santé Mentale et le Centre Hospitalier de Mayotte.

« Le juste soin, au bon endroit et au juste coût », un objectif cible à atteindre au sein du GHT OI grâce à la mise en œuvre d’un véritable parcours de soins gradués qui serait dynamisé par la création d’une plateforme d’avis spécialisés à organiser dans le cadre du groupement.

La Télémédecine est déjà une réalité dans la zone Océan indien, comme en témoigne le dispositif mis en place depuis 2010 dans le cadre de la permanence des soins entre l’hôpital de Cilaos (CHU) et le Centre 15 du SAMU 974 ou le recours à  des avis spécialisés à distance organisé depuis 2013 entre le CHU de La Réunion et les Terres Australes et Antarctiques Françaises (TAAF). D’autres usages sont en production ou en cours de déploiement, tel que le TéléAVC  fonctionnant déjà entre le CHU Nord et le Groupe Hospitalier Est Réunion (GHER) et qui sera très prochainement opérationnel entre le CHU et le CH Mayotte.

Afin de renforcer cette dynamique face aux enjeux sanitaires et sociaux auxquels est confronté Mayotte, l’Agence Régionale de Santé de l’Océan Indien a initié en octobre 2015 une mission régionale de déploiement des activités de la télémédecine entre ces deux territoires de santé.

 

En collaboration étroite avec les professionnels des établissements publics de santé de la Réunion et de Mayotte, l’équipe projet Télémédecine et son comité de pilotage regroupant des représentants des établissements membres du GHT OI ont priorisé 5 filières d’activités[3] entre la Réunion et Mayotte pour lesquelles s’engagera un déploiement expérimental de Télémédecine. Un groupe de travail s’est également constitué pour définir un modèle de financement de ces actes.

 

La mission régionale de Télémédecine et le groupe de pilotage mis en place poursuivent donc leurs travaux en partenariat avec le Groupement de Coopération Sanitaire (GCS) TESIS. D'autres partenariats sont venus appuyer et conforter les actions engagées, tels le soutien de la Fédération Hospitalière de France (FHF) ou encore l'accompagnement de la Société Française de Télémédecine-Association Nationale de télémédecine (SFT) qui apporte son expertise et ses avis éclairés sur les projets retenus.

 

L’avènement des GHT est porteur d’une opportunité nouvelle favorisant la multiplication des usages de Télémédecine qui désormais ne s’invite plus au titre d’expérimentations parfois confidentielles mais fait partie intégrante des organisations médicales revisitées. La télémédecine accompagne et structure la mise en place des pratiques et organisations innovantes, inhérentes au nouveau maillage territorial.

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[1] Bilan des missions médicales

Un total en jours supérieur (+50%): 2014 : 93/ 2015 : 322

[2] Spécialités concernées par ces missions médicales :

Gynécologie obstétrique,  BACS (Bloc – anesthésie – chirurgie- spécialités), MPRU (Médecine-Psychiatrie-Rééducation-UCSA),  URSEC (urgences - réanimation - SMUR - évacuation sanitaire - caisson hyperbare)

[3] -Télé-expertises et téléconsultations dans le cadre du Diagnostic anténatal (DAN)

- Lecture et interprétation à distance des lames d’Hématologie

- Télé-expertises et téléconsultations en Chirurgie infantile dans le cadre du plan périnatologie

- Télé-expertises et téléconsultations en Chirurgie gynécologique

- Télé-expertises en Oncologie.

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