Pour un moratoire sur l’implantation de nouveaux scanneurs et IRM

La Fédération hospitalière de France, qui représente tous les hôpitaux publics,  demande à la Ministre de la Santé de surseoir à toute annonce ou programmation d’équipements lourds supplémentaires tant qu’un état des lieux et une évaluation de la gestion des scanneurs et des IRM existants, publics et privés,  n’aura pas été mené.

En effet, la FHF constate que depuis 5 ans, les implantions nouvelles d’équipements lourds – IRM et scanners – se traduisent par :

- une inflation à deux chiffres des honoraires des radiologues libéraux, premier poste de dépenses pour l’assurance-maladie, sans que l’augmentation de certains examens (IRM ostéo-articulaires notamment) semble correspondre aux besoins de la population ;

- une fuite de radiologues publics vers le privé, compte-tenu à la fois de revenus beaucoup plus favorables et de l’absence de contraintes de gardes ou d’astreintes dans ce secteur ;

- une fuite similaire de manipulateurs radio, qui se voient offrir des conditions matérielles beaucoup plus favorables que dans le secteur public.

Cette situation compromet la possibilité, dans de nombreux territoires, d’assurer la permanence des soins en radiologie, indispensable au fonctionnement des urgences, notamment dans les villes de petite et moyenne taille.

Par conséquent nombre d’IRM et de scanners dans les établissements hospitaliers publics sont sous-employés pour les examens programmés, alors qu’ils sont évidemment indispensables pour assurer la permanence des soins et l’accueil des urgences. Ces matériels qui doivent ainsi parfois être dédiés exclusivement à l’accueil des urgences, sont également synonymes d’activités de réanimation, d’unités neuro-vasculaires et de soins intensifs de cardiologie

Par ailleurs, la réduction des délais d’attente pour certains examens – vrai sujet de santé publique - ne peut se résumer à la simple addition quantitative d’équipements. Elle procède en réalité d’une gestion qualitative beaucoup plus claire de leur utilisation.