- Accueil
- Presse / Communication
- Espace presse
- Communiqués de presse
- Le CHU de Caen engagé depuis 2005 dans un dispositif de télé-suivi à domicile des patients insuffisants cardiaques
Communiqués de presse
Le CHU de Caen engagé depuis 2005 dans un dispositif de télé-suivi à domicile des patients insuffisants cardiaques
Le CHU de Caen a mis en place, en 2005, un dispositif de « Suivi Clinique à Domicile (S.C.A.D) par télémédecine sur une durée déterminée (3 mois), proposé, aux patients insuffisants cardiaques dans les suites d’une hospitalisation pour décompensation cardiaque.
Le CHU de Caen a mis en place, en 2005, un dispositif de « Suivi Clinique à Domicile (S.C.A.D) par télémédecine sur une durée déterminée (3 mois), proposé, aux patients insuffisants cardiaques dans les suites d’une hospitalisation pour décompensation cardiaque.
Sur la base d’un questionnaire interactif envoyé quotidiennement au patient sur sa tablette, l’ensemble des informations sur ses symptômes, son alimentation, son traitement ou encore son activité physique est transmis à une équipe référente du SCAD, sous la direction du Dr Rémi Sabatier et du Dr Annette Belin, cardiologues au CHU de Caen, pour analyse et suivi de l’évolution. En retour, le patient reçoit des messages automatiques d’encouragements et/ou de mise en garde, ainsi que des rappels éducatifs, complétés par des contacts de l’équipe de suivi.
« Le dispositif permet ainsi une réelle interactivité entre le patient et l’hôpital mais également avec la ville puisque le suivi est également visible par le médecin traitant ou le cardiologue de ville via un site sécurisé », précise le Dr Rémi Sabatier. « L’éducation thérapeutique et le suivi par la télémédecine permet au patient de mieux reconnaître les signes d’alerte de l’insuffisance cardiaque et de le rendre proactif dans le suivi de sa maladie par l’amélioration de ses connaissances notamment sur les symptômes d’alerte, son traitement, son alimentation (pauvre en sel) et son activité physique » ajoute-il, et déplore que moins de 30 % des patients insuffisants cardiaques bénéficient d’un suivi optimal post-hospitalisation.
L’étude randomisée SEDIC (Suivi Educatif à Domicile de l’Insuffisant Cardiaque) dont le CHU est promoteur, a permis de démontrer la pertinence de ce type de prise en charge avec un bénéfice significatif sur l’état de santé du patient. « Nous avons observé une diminution des réhospitalisations et des décès de 46%. Ceci est surtout le résultat d’une diminution de la gravité des réhospitalisations lorsqu’elles surviennent dans l’année suivant le SEDIC, grâce à un changement de comportement durable des patients. ”, explique le Dr Rémi Sabatier. L’étude révèle ainsi un taux de ré-hospitalisation diminué de moitié (26,7 % vs 53, 4 % pour les patients non suivis par le dispositif SCAD télémédecine).
“On considère, explique-t-il, qu’un patient hospitalisé pour insuffisance cardiaque aiguë sera de nouveau hospitalisé dans l’année dans 50 % des cas. Plus de la moitié de ces réhospitalisations pourraient être évitées par une meilleure éducation des patients à la gestion de leur maladie”. Le dispositif d’éducation thérapeutique par télémédecine est pleinement reconnu par les instances médicales en raison de son efficacité et de son enjeu. En effet, les épisodes d’insuffisance cardiaque aiguë nécessitent le plus souvent une hospitalisation en urgence. Elles s’accompagnent d’une mortalité importante.
En place depuis 8 ans, le dispositif permet de suivre actuellement 200 patients/an sur la Basse-Normandie, et sera dans l’avenir élargi à d’autres populations de patients. Le SCAD est développé dans plusieurs hôpitaux (CHU de Caen, Clinique de la Miséricorde à Caen, Cherbourg, , St Lô, Lisieux, Flers, Avranches-Granville) et des centres de rééducation (Hôpital Côte Fleurie, Centre William Harvey).
Le SCAD est promu par l’Association régionale APRIC (Amélioration de la Prise en Charge de l’Insuffisance Cardiaque), soutenue et financée par le Conseil Régional de Basse-Normandie, et l’ARS, et organisé par le GCS TéléSanté.
Aujourd’hui, la région souhaite s’inscrire dans une démarche de pérennisation et d’extension du SCAD qui pourrait prévoir de nouveaux protocoles de prise en charge pour d’autres maladies chroniques (Diabète, insuffisance respiratoire ou rénale, etc). L’objectif vise à soutenir l’interrégionalité avec un rapprochement naturel vers les autres régions comme par exemple la région Centre Val de Loire.
L’insuffisance cardiaque représente un enjeu de santé publique majeure du fait de sa forte prévalence, des risques de handicaps générés et des importantes mortalité et morbidité qui y sont associées avec des hospitalisations prolongées et répétées. Elle reste la cause d’hospitalisation la plus fréquente chez les patients âgés de plus de 65 ans. Selon la Fédération française de cardiologie, le coût socio-économique de sa prise en charge est estimé à près de 1,5 milliards d’euros par an en France.
Contact :
Pr Rémi SABATIER, Cardiologue, Pr Associé en Télémédecine, praticien hospitalier. SCAD : 02 31 06 30 54
Mail : sabatier-r@chu-caen.fr - Tel : 02 31 06 30 50