Crise aux urgences, la partie visible d'un malaise plus général

L'encombrement actuel des services d'urgences n'est que le révélateur d'une crise beaucoup plus profonde qui affecte aujourd'hui l'ensemble du système de santé et la communauté hospitalière plus particulièrement.

La Fédération hospitalière de France qui représente tous les hôpitaux publics ne peut pour autant cautionner le discours qui tend à faire croire que les difficultés actuelles qui frappent certains services d'urgences s'expliqueraient uniquement par le manque de moyens de ces services. La FHF ne peut également laisser se développer l'idée que ces difficultés risquent de faire courir un quelconque danger aux usagers de l'hôpital.

La problématique de l'accueil des urgences ne peut se réduire au seul manque de moyens. Elle doit être comprise comme le résultat d'un double phénomène qui touche l'amont et l'aval des urgences :

- des insuffisances dans la permanence des soins dans le secteur de la médecine de ville

- des capacités d'accueil saturées dans les filières d'aval des urgences aussi bien à l'hôpital (court et moyen séjour gériatrique) que dans les maisons de retraites, par ailleurs insuffisamment médicalisées.

Il n'est pas question de stigmatiser les partenaires extérieurs de l'hôpital, et notamment les médecins libéraux, sans reconnaître les contraintes qui sont les leurs, mais une meilleure coordination des interventions libérales et hospitalières est la seule voie d'amélioration possible. Cette coordination ne peut être organisée sur la seule base du volontariat et requiert une implication des autorités sanitaires au niveau de chaque territoire.

La FHF rappelle qu'une nouvelle organisation des urgences hospitalières ne peut se faire sans l'évolution des textes actuels. Elle demande en conséquence à ce que les nouveaux décrets relatifs à l'organisation et au fonctionnement de l'accueil des urgences à l'hôpital, en chantier depuis plus de deux ans, soient très rapidement publiés.

Seule une prise en compte globale de l'ensemble des dysfonctionnements qui produisent l'engorgement des services d'urgences permettra de remédier au malaise actuel qui touche l'ensemble des services hospitaliers.

Claude EVIN, Président

Gérard VINCENT, Délégué Général