Beaucoup de bruit pour rien

La FHF souhaite réagir suite à la publication de l'ouvrage des Professeurs Philippe EVEN et Bernard DEBRE : « Avertissement aux malades, aux médecins et aux élus – ombres et lumières sur la médecine ».

La FHF ne peut que se réjouir que deux éminents Professeurs de médecine, respectivement Professeur émérite et Chef du service d'urologie de l'hôpital Cochin, aient souhaité enrichir le débat sur la politique de santé en livrant leurs réflexions dans un ouvrage consacré à cette question.

En effet, dans un contexte de difficultés croissantes pour notre système de santé, la confrontation des points de vue et la diversité des analyses doit pouvoir contribuer utilement à nourrir la réflexion sur les réformes à entreprendre.

A la lecture de cet ouvrage la FHF est surprise et déçue de constater que ce projet ambitieux ne sert qu'à dissimuler un discours dogmatique et simpliste tenu par des auteurs dont les véritables intentions relèvent davantage du règlement de compte que du débat d'idées.

En effet, comment prendre au sérieux une diatribe dont le ton volontairement provocateur cache mal une hostilité viscérale et obsessionnelle pour une administration accusée de tous les maux ? La vision présentée, digne des caricatures les plus extrêmes, d'une administration bureaucratique, omnipotente et pléthorique n'est pas de nature à faire avancer la réflexion sur les vraies raisons des difficultés et des dysfonctionnements hospitaliers.

La FHF, directement mise en cause par cet ouvrage, souhaite rappeler que son rôle de représentant du monde hospitalier public n'est aujourd'hui contesté par personne. Si la FHF se félicite d'avoir pu contribuer à influencer certains choix politiques, elle rappelle également qu'elle a toujours situé son action dans une logique de neutralité et d'indépendance par rapport au pouvoir politique.

La présentation d'une FHF hostile au pouvoir médical et dont l'objectif serait « le nivellement et l'abaissement des médecins » qui représenteraient pour elle un « intolérable contre pouvoir » relève du délire paranoïaque.

La FHF n'est pas davantage « une machine de guerre », « un clan », et encore moins « une secte ». Ces termes ridicules dans leur emploi ne peuvent que décrédibiliser leurs auteurs. La FHF a toujours mis au coeur de ses préoccupations la défense de l'ensemble de la communauté hospitalière publique, elle entend continuer à travailler pour que les valeurs essentielles qui fondent l'hôpital soient préservées.

Ces attaques décrédibilisent d'autant plus leurs auteurs qu'ils n'hésitent pas à s'inspirer largement d'idées portées par la FHF pour alimenter leurs propositions de réformes.

La FHF regrette de voir ces deux auteurs tomber dans les travers qu'ils dénoncent eux-même : corporatisme, clanisme, dogmatisme et enjeux de pouvoir.

Non réellement, ce n'est pas de ces deux éminents professeurs que l'on peut attendre une vision d'avenir pour l'hôpital !